Série M.D.

À la première lecture de ce texte, «La Maladie de la mort», des images me vinrent, puissantes, posées entre les lignes de ce livre de 57 pages. Cet homme, cette femme et un regard enfermé dans un huis clos.

Marguerite Duras a pris le soin de laisser des indications pour une éventuelle mise en scène du texte. Cependant, dans «La pute de la cote normande» publié en 1986 elle évoquera le projet d’adap- tation théâtrale pour la Schaubühne de Berlin pour laquelle finale- ment elle renonça.

L’idée d’une adaptation photographique s’est imposée rapidement, tout d’abord par ce que ce livre venait après dix années de cinéma: cette expérience transparaît dans ce texte aussi bien dans les des- criptions que dans la linéarité de la narration. Ensuite parce qu’une adaptation photographique permettait une jonction entre la litté- rature et le cinéma. La temporalité formelle qu’impose la photo- graphie me semblait propice à ces allers-retours de la chambre vers l’extérieur, de la femme vers l’homme, de cette puissance de la mer.

Le tournage a eu lieu à Trouville, aux «Roches Noires», lieu de la ren- contre, de l’écriture. Une semaine de huis clos face à la mer, portés par le texte, de la rencontre à la disparition de la femme.
Puis un long travail de mise en pages de ces 57 planches qui sont la somme de ce travail.